Nos domaines d’expertise

Les violences sexuelles ne sont pas de violences « comme les autres »… Aussi, nous prenons pleinement en considération les spécificités de ces violences, notamment dans leur impact corporel et intime, et la profonde blessure d’illégitimité, d’indignité et d’identité qui les accompagne…

Des chiffres affolants… et certainement en-dessous de la réalité

Les chiffres officiels déclarés sont vertigineux : 220 000 femmes victimes de violences conjugales « avérées » par an, soit 603 par jour…, 84 000 femmes victimes de viols et agressions sexuelles par an, soit 230 par jour…, 154 000 enfants victimes de viols ou agressions sexuelles par an, soit 422 par jour… Et seulement 4% de plaintes, dont moins de 10% aboutissent… Et un taux de condamnation en baisse ces 10 dernières années…

Accueillir réellement et accompagner les victimes sans condition est fondamental, dans des lieux préservés, adaptés, et profondément bienveillants.

Violences sexuelles : des violences spécifiques, touchant au plus profond de soi

Au Cocon, nous savons que les violences sexuelles sont une déflagration fulgurante, incontrôlable, qui fragmente en un instant toute une vie, tout un corps, tout un rêve… Allant plonger au plus profond de l’intime, fracturant le corps et le cœur, et brisant l’espoir.

Nous savons cette souffrance abyssale, car, notre expérience autant que les études le prouvent, les violences sexuelles sont celles qui s’attaquent le plus violemment et durablement à l’identité fondamentale de la personne et son sentiment de capacité et de compétence, et qui touchent absolument toutes les sphères de la vie intime, sociale, affective, professionnelle… C’est en réalité une joie de vivre balayée d’un seul revers, laissant la personne seule à terre, souillée et dépouillée. Et ce sont aussi celles qui nourrissent le plus le sentiment de honte, d’illégitimité, souvent associés à un sentiment profond de salissure intérieure. La peur de l’autre, la question de la confiance, de la relation se posent aussi…

Dis différemment, la violence sexuelle, peu importe la forme qu’il prend, est la seule qui, pénètre aussi profondément et directement dans l’intime et l’intimité de la personne, atteignant ainsi les strates les plus profondes de son identité, sa dignité. C’est le sens même d’être en vie, d’exister, qui est soufflé en une seconde. La personne se retrouve dans un état de nudité et de vulnérabilité jamais connus alors.

Le Rêve paraît éliminé, le Désir de vivre semble s’éteindre… Mais la nuance est importante, car nous savons qu’en réalité et au-delà des apparences, JAMAIS le Rêve ne disparaît, et que le Désir n’éteint JAMAIS sa flamme…

Et, au fil des mois, des années durant ou suivant les violences, le corps est là pour maintenir vivant, unifié, du mieux possible. Et la vie en soi, toujours, se manifeste, amène son réconfort ou crie sa douleur. Aussi, si le corps est souvent considéré par les personnes victimes comme un « ennemi » qui les a lâchées, en réalité, il est tout l’inverse… Et les douleurs et souffrances ressenties, ne sont pas des « symptômes », mais sont bien souvent des cris du ventre et du cœur, des cris de vie contre ce qui a été bafoué… De la vie qui cherche à s’ériger et montre son existence envers et contre tout…! Vous êtes vivante !

Nous respectons infiniment ceci et vous accueillons avec le respect nécessaire, selon votre rythme, vos besoins ou vos désirs.

Faire le premier pas

La peur de parler, de ne pas être cru.e, d’être rejeté.e, jugé.e moqué.e, dénigré.e, le fait d’avoir encore à « prouver »… Tous ces éléments font que, au-delà du parcours difficile que constitue déjà la recherche d’interlocuteurs, le premier pas est très difficile à faire…

Au Cocon ou ailleurs, nous vous accueillons toutes sans aucune discrimination, et avec une garantie absolue : nous vous croyons, nous vous entendons, nous vous reconnaissons, nous ne jugeons rien venant de vous, car il n’y a strictement rien à juger. Et cela enlève souvent un poids considérable…

Nous savons aussi que vous avez toujours fait et faites encore aujourd’hui de votre mieux…

Alors, nous vous accueillons, telle que vous êtes aujourd’hui. Une femme formidable qui veut prendre soin d’elle au plus profond d’elle-même.

(Re)Vivre après le traumatisme sexuel ou intime

Recouvrer la dignité et le désir de vivre… Peu importe la manière dont les violences sexuelles sont vécues, depuis quand, pendant combien de temps ou à quel âge, elles laissent, a minima, une empreinte. Et, l’une des spécificités de cette empreinte, est « d’éteindre » (même si rien ne s’éteint en réalité) l’envie de vivre, le désir de vivre, et la possibilité d’une vie épanouissante. Comme une sorte de voile gris venant colorer le quotidien et assécher la peau, ou bien un poids, une densité autour de soi et en soi, une « mise en garde ferme » contre la joie de vivre, une tristesse un peu larvée, une colère « contre la vie »…

Et, cette empreinte, c’est le corps qui la garde de la manière la plus prégnante. Et, souvent, la sensation d’avoir été, d’une manière ou d’une autre, comme dépossédé de sa vie, son quotidien, ses gestes.

Au Cocon, nous accueillons les cœurs pétris d’émotions qui ne leur appartiennent finalement pas, et nous enveloppons les corps blessés.

Du dégoût de soi à la jouissance d’un corps qui nous appartient

Le dégout, le sentiment de salissure ou de ne pas se sentir digne ou légitime à vivre heureux.se, à être aimé.e, désiré.e. Et ce sentiment va souvent de paire avec une interdiction, ou tout au moins une restriction du droit à la joie de vivre, et d’avoir un corps à soi, porteur de sensations agréables et de soif de vie et d’expériences.

Cela se retrouve particulièrement dans la sphère intime et sexuelle, où le dégoût de soi ou de l’autre devient un frein majeur à la pleine jouissance et à une intimité épanouissante. Comme si ce droit avait été enlevé au moment de la « souillure ». Jouir devient complexe, coupable, ou, dans d’autres cas, la personne se dissocie, se coupe ou « part d’elle-même » au moments les plus intimes, et « subit » la relation intime ou l’acte sexuel.

Hors, faire l’amour (ou se faire l’amour) est un droit, pour chacun.e, dans le respect de ses besoins, ses envies, ses limites.

Au Cocon, nos accompagnements visent à faire la paix avec ce corps rejeté ou rejetant, restaurer son droit au plaisir, sa capacité à le sentir, l’apprivoiser, se sécuriser, oser le nourrir et l’amplifier, le rayonner…

De la sidération au plaisir de vivre

Lors d’un traumatisme, particulièrement un traumatisme intime, un psychotrauma, des espaces psychiques et biologiques se « figent », se sidèrent. La solution de fuite ou d’attaque n’étant bien souvent pas possible, le système nerveux choisi la seule solution fiable de survie : la sidération. Et le psychisme « enclave » l’événement pour l’isoler du reste du psychisme.

Ainsi, certains espaces intérieurs de la personne, à partir du moment du traumatismes se mettent en pause, en arrêt sur image (images qui sont d’ailleurs souvent vues en boucle). L’approche psychocorporelle, notamment, visent à lever l’arrêt sur image, pour laisser la vie reprendre son cours dans tous les espaces intérieurs et intimes. Car, ce qui est mis en pause au moment du psychotrauma, c’est, certes, l’événement en cours, mais c’est aussi et surtout la charge vitale qui est attaqué et ne peux pas répondre à ce moment-là. Et ceci explique l’énergie colossale que les personnes victimes récupèrent lorsqu’elles replongent en elles pour « sortir » du scénario se répétant en boucle.

Ensemble, avec douceur et lenteur, nous allons réenluminer ces espaces douloureux, nous allons désengorger le lit des rivières intimes, apaiser le feu de la douleur, nourrir celui de la joie… Peu à peu, récupérer la puissance de vie gigantesque enfouie sous la violence subie… Et peu à peu, recouvrer sa pleine capacité à jouir de sa vie, réapprendre, répéter, oser…

De la douleur, de la colère à la paix du corps

La colère peut être souvent ressenti, à la suite de violences sexuelles. Il s’agit souvent de colère « contre soi », mais en réalité, la colère est toujours orientée vers l’extérieur… Et, ici, la première étape est de faire la paix avec soi : ce n’est pas votre faute, ce n’est pas votre responsabilité, et ce, quoi que vous aillez pu entendre à ce sujet. Et, même si nous entendons souvent, Au Cocon, que « j’aurai pu éviter cela, faire différemment, me défendre… », nous savons que, dans l’immense majorité des cas, cela est faux : vous avez fait au mieux ! Et cela ne peut être sujet au doute.

S’ajoute parfois à cela un sentiment de grande injustice, de trahison, d’abandon… Des sentiments bien légitimes… tant qu’ils ne sont pas retournés contre soi.

Nous comprenons votre colère, et nous l’autorisons. car, elle aussi, a le droit plein et entier de s’exprimer. Car, lui demander de se taire, est souvent le meilleur moyen de la renforcer, et souffrir, se brûler de l’intérieur…

Laisser sa voie être exprimée, entendue, respectée. Voir ses besoins soutenus, légitimés. Et, peu à peu, laisser le feu qui brûle devenir feu de joie. Car, au fond, c’est un même feu de Vie : votre Vie. Une Vie qui veut simplement être entendue.

De la tristesse à l’avenir et l’espoir

Souvent, les personnes victimes dépeignent une sorte de tristesse permanente, latente, larvée. Elle est la conséquence directe de la « vie volée » lors de l’agression sexuelle. Et, avec, une forme de résignation, de fatalité : il y aura un avant et un après, et l’espoir d’une vie profondément heureuse, ne fait plus partie des possibles, ou, du moins de manière un peu difficile.

Nous voulons aujourd’hui dire : il n’y a pas de fatalité, et la résilience corporelle et psychique est d’une intelligence absolument incroyable ! Tout peut se désapprendre, se réapprendre… Et une vision lumineuse et fertile peut se dessiner. Cela peut prendre du temps, peut-être, mais réapprendre le bonheur est possible…

Les « difficultés » intimes, affectives et sexuelles touchent au plus profond de l’intime, de manière directe, brute, et totale. Et le chemin vers son Soi profond, intime, authentique, rayonnant et luxuriant, est possible…

Il demande, cependant, quelques points d’attention qui, au-delà des chemins thérapeutiques que nous proposons Au Cocon (lien page), sont des jalons essentiels de résilience profonde, totale, durable, et totalement joyeuse.

 

 

Au départ, clarifier les choses…

  • « Assumer » ce qui a été vécu : arriver, peu à peu, sans honte, à nommer, clairement, totalement, ce qui a été vécu. Accepter d’avoir été victime, comprendre que chaque ressenti est légitime…
  • Génitalité, Sexualité & Intimité : distinguer ces trois notions, souvent confuses en cas de violences sexuelles et beaucoup de choses sont ensuite « sexualisées » alors qu’elles ne le sont pas (comme la manière de se vêtir, de parler ou de rire…). La génitalité est incluse dans la sexualité, elle-même incluse (sauf dans des cas spécifiques tels que l’asexualité) dans l’intimité. Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que c’est l’intimité qui est altérée, entraînant avec elle, sexualité et génitalité. La génitalité est l’ensemble des caractères et activités liés aux organes génitaux et au plaisir sexuel. La sexualité recouvre tous l’espace d’épanouissement sensuel et sexuel, érotique, orgastique et orgasmique. Elle est d’abord une relation à soi… L’intimité, quant à elle, désigne la proximité et la sécurité affectives, émotionnelles et éventuellement sexuelles vécue par un individu en relation avec un tiers (mais aussi avec lui-même). C’est elle qui est touchée, tout en étant un espace parmi les plus intelligents, intuitifs et résilients !
  • Voir sa BEAUTE : souvent, les violences sexuelles amènent la personne victime à se sentir « sale », « laide », « disgracieuse », « lourde », ou bien « transparente ». Il vous fait savoir : quoi que vous ayez vécu, RIEN de votre beauté (votre caractère lumineux, joyeux, vibrant) n’a été altéré… Absolument rien ! Et il est indispensable de commencer à le sentir, et se départir de ce jugement de valeur, qui est assimilé comme étant le sien propre… Et devient alors la définition identitaire première…
  • La question du Plaisir : la vie est faite, biologiquement, naturellement, pour y prendre plaisir ! Souvent, pour les victimes de violences sexuelles, le plaisir est interdit, pour de multiples raisons : il peut être considéré comme « sexuel », honteux, faible, dangereux, culpabilisant, futile, égotique… Tout cela n’est que construit mental, sans lien avec le « vrai » réel… Or, quand on sait que le plaisir est un vecteur incroyable dans la réalisation de soi et de sa vie et un facteur premier de guérison et de convalescence. Aussi, au Cocon, nous réhabilitons la légitimité, le droit de naissance de chacun.e au plaisir et à la joie de vivre…

 

Retrouver le Désir de Vivre et la sécurité du désir : de l’Intime au Global

La question du désir, c’est à dire notre capacité à « avoir envie de » est centrale aussi… Bien souvent, les personnes victimes de violences sexuelles disent avoir du mal à avoir envie, à rêver, à penser possible une vie épanouissante. Et, en deuxième niveau, le désir est souvent considéré comme sexuel, alors que le désir de vivre est un fondement naturel corporel, biologique. Retrouver l’envie et la gourmandise de vivre…

Au Cocon, où dans les lieux dans lesquels nous vous accueillons, tout est offert pour nourrir le repos des sens et du corps, leur éveil, leur joie… Retrouver, au rythme de soi et de la vie, la volupté de vivre… Et goûter chaque instant.

 

Les relations à recréer

Nous œuvrons aussi à ce que chacun.e prenne conscience que le premier partenaire de vie intime, c’est Soi… Aussi, avant d’envisager la relation à l’autre, nous soutenons une relation joyeuse, légère et créative à soi !

Et nous nourrissons les liens que la personne accueillie entretient :

  • De Soi & Soi : sa première relation intime…
  • Entre Soi et le Monde : retrouver sa carte intime (ses limites, son corps, ses besoins…) et en nourrir le territoire (le voyage dans la carte, la vie de la carte, l’investissement de la carte); oser son monde et ses envies
  • Entre Soi et l’Autre : envisager la relation sécure, épanouissante, légère…