Notre vision thérapeutique

Une approche positive et non fataliste du psychotrauma intime

Chez nous, nous ne voyons pas les personnes que nous accueillons uniquement comme des victimes. Certes, elles l’ont été, le sont encore, et ceci est un fait qui ne saurait être remis en question, et qui a sa réelle place dans la résilience. Et nous accueillons pleinement leur souffrance, parfois colossale…

Mais, ce que nous voyons aussi et surtout, c’est un héros, une héroïne, au sens littéral du terme : une personne, qui a affronté de grandes épreuves, mettant sa vie en péril et demandant des sacrifices, au cours d’un long voyage, qu’elle a réalisé la majorité du temps seule. Et, surtout, une personne qui a survécu à tout cela, qui est debout, vivante, qui a déployé une intelligence incroyable pour préserver sa vie, et bien souvent, celle de ses proches…

Alors, au Cocon, nous vous voyons et vous accueillons ainsi : en héros/héroïne. Car, il va bien falloir l’accepter : vous n’êtes pas quelqu’un de « faible » que vous dénigrez sans cesse… Non, vous êtes héroïque, vous avez mal, vous êtes épuisés, mais vous êtes héroïque… Combien n’ont jamais terminé ce voyage…

Alors, au Cocon, vient le temps de la convalescence… (Ré)Apprendre à vivre SA vie, en s’appartenant pleinement.

Par ailleurs, nous savons à quel point ces traumatismes peuvent, au fil des parcours thérapeutiques, constituer de réel espaces d’empuissancement, de sagesse, de souveraineté et de confiance.

Une réelle considération du traumatisme

Ainsi, nous avons construit notre expertise autour de l’accueil de ce traumatisme, qui est considéré dans sa totalité et sa globalité.

Et nous œuvrons à ce que le traumatisme soit réellement considéré, et nous luttons contre toute minimisation ou dénigrement des phénomènes traumatiques liés à des violences sexuelles, car ils sont une réalité profonde et quotidienne, ruisselant dans toutes les sphères de la vie des personnes victimes.

Ainsi, nous luttons contre les idées reçues, fausses, sur le trauma sexuel et intime :

  • Le traumatisme n’est pas qu’un construit psychique, mais à une réelle base biologique, organique : il est une vraie réalité, et non une interprétation…
  • Le traumatisme n’est pas que « du passé », car, au sens corporel, psychique et biologique, il reste du « présent figé » pouvant être en perpétuelle activation même des années après.
  • La guérison n’est pas question de « volonté » ou de « rationalisation », car, notre système nerveux n’en est pas capable, tout simplement ! Et la volonté est abolie dans les noyaux traumatiques, par des phénomènes de dissociation ou de gel traumatique, ou bien d’emprise par un tiers
  • Il n’existe pas de « petits » traumatismes, ils sont tous une réalité, et une seule occurrence de l’agression suffit pour marque profondément et durablement une empreinte traumatique
  • Même si le traumatisme est souvent lié à un ou des événements spécifiques (agressions…), il peu aussi résulter de l’accumulation d’un climat agressif ou incestuel, latent et larvé
  • Le traumatisme n’est pas une création « intérieure » à la personne : ce n’est pas la personne victime qui crée le traumatisme, mais c’est la situation elle-même qui est traumatisante
  • Le traumatisme est donc, avant tout, un événement biologique de « non sens », de dénigrement identitaire de la personne et d’atteinte à sa vie (physique ou psychique), le corps et le psychisme ne pouvant comprendre ni gérer ce qu’il se passe, amenant figement et fragmentation.

La fabrique du psychotraumatisme

Le psychotraumatisme (nous utilisons le terme de « psychotrauma » pour se différencier du « traumatisme physique » causé par exemple par un bras cassé) est un phénomène INTELLIGENT de PRESERVATION DE SOI, et regroupant un ensemble de mécanisme de sauvegarde d’ordre psychique, neurobiologique ou physiologique qui peuvent se mettre en place à la suite d’un ou plusieurs événements ou contextes, générant une charge émotionnelle et biologique non contrôlée et dépassant les ressources de la personne (défaut d’intégration corticale).

Il s’exprime très souvent par un trouble post-traumatique, avec ou sans reviviscences (images/films des événements vécus survenant de manière intrusives, vives et incontrôlables) mais également par des troubles de l’humeur, de la personnalité, de l’alimentation, des troubles anxieux pouvant être généralisés, des symptômes dissociatifs, des pathologies consécutives au stress.

De la biologie traumatique à la biologie du plaisir

Lors d’un traumatisme sexuel, c’est toute l’intimité er l’identité d’une personne qui est fracturé par le corps, avec une notion de danger de mort.

Ce cataclysme psychique et biologique, entraîne au niveau du système nerveux, la mise en place d’un état de vigilance et de danger permanent, et une « biologie traumatique » se met en place. Une sorte de « filtre » ou de « mode » voyant le monde avec les yeux du danger.

Chez nous, nous apprenons à chacun.e à retrouver sa pleine « Biologie du Plaisir », biologie de base dans le vivant… Par des pratiques, du temps, de la répétition de ces pratiques, de l’élaboration…